Pourquoi je ne suis pas allé aux JO de Pékin (12 août 2008)

Interrogé par de nombreux internautes sur ma non présence aux JO de Pékin, je tenais à apporter les précisions suivantes.

Membre du groupe d'amitié FRANCE-CHINE à l'Assemblée nationale, j'ai été invité par un grand equipementier international à passer deux jours à Pékin dans le cadre des Jeux Olympiques (du 15 au 18 août).

Pourquoi je ne suis pas allé à Pékin ?

Tout simplement parce qu'au-delà de l'aspect politique, primordial, et sur lequel il y aurait beaucoup de choses à dire (nous avons rencontré l'ambassadeur de Chine en France à ce sujet et je vais probablement me rendre demain à Paris pour rencontrer le dalaï-lama avec mes collègues parlementaires), c'est avant tout l'aspect sportif qui me gêne.

Dès l'attribution des Jeux Olympiques à Pékin, les autorités chinoises ont tout mis en oeuvre pour faire de ces Jeux, sur le plan sportif, un outil de propagande, comme au bon vieux temps de la RDA.

Après la puissance économique, la puissance militaire ... la puissance sportive (avec un mélange des genres pas très heureux lors de la cérémonie d'ouverture ou des enfants chinois ont remis le drapeau chinois à des militaires qui, au pas cadencé, se sont chargés de la montée des couleurs ... stupéfiant ... ou encore l'altérophile chinois Hui Liao qui, aujourd'hui, après sa victoire sur le français Vencelas Dabaya-Tientcheu, reviens au devant de la foule en délire ... pour faire un salut militaire).

Des armées d'enfants chinois sont préformatées, dès l'âge de 4 ans, dans des usines à champions ... pour la gloire nationale.

Les enfants sélectionnés ne choisissent jamais leur discipline, ils servent l'Etat. Père de six enfants, je trouve celà choquant.

Nous sommes a des années lumières des Jeux Olympiques à échelle humaine, voulus dans le cadre de la candidature d'Annecy aux JO d'Hivers de 2018 (c'est une vrai question).

Ce n'est pas du tout ma conception du sport (lire le très bon article de l'Express de cette semaine, à ce sujet).

Et quitte à choisir, je préfère une Laure Manaudou déchue, parce quelle ne supportait plus le rythme de ses entraînements ... mais qui reste maître de sa vie, de ses choix, plutôt que des sportifs chinois automates sans aucune émotion.

Pour le reste, honnêtement, je ne voyais pas trop l'intérêt d'un si long voyage (et du décalage horaire) pour passer deux jours sur place.

A part faire le beau au Club France au milieu des VIP (j'ai testé aux JO d'Hiver de Turin), aucun intérêt.

Ce n'est pas dans un tel contexte, que nous les élus, pourrons faire avancer la candidature d'Annecy aux JO de 2018.

C'est au niveau national (franco-français), au niveau politique, que tout se joue pour l'instant (donc à Paris).

C'est un travail de longue haleine, semaine après semaine.

Si nous sommes retenus au niveau national, nous aurons tout lieu de faire, par la suite, du lobbying auprès des membres du CIO (qui ont d'autres chats à fouetter durant ces Jeux).

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10:37 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annecy, jo, pekin, politique, jo 2018 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | | | Pin it! |