Réaction au film "Walter, retour en Résistance" (24 février 2009)

Le dernier film documentaire de Gilles Perret fait débat depuis plusieurs semaines.

Et comme ont dit, mieux vaut juger par soi même ... avant de s'exprimer.

J'ai donc assisté hier soir à la projection du film "Walter, retour en Résistance", au cinéma La Turbine de CRAN-GEVRIER.

Je dois dire que j'ai été particulièrement scandalisé par le parallèle fait entre la période de la Résistance et l'appel à la révolte face à "l'attitude" du Gouvernement actuel.

J'en ai vu des films scabreux, mais en terme de démagogie et de propagande de gauche (ou plutôt en faveur de Besancenot), on a rarement fait mieux.

Sous couvert des deux questions auxquelles le film est censé apporter les réponses "Qu'avons nous fait des idéaux du Conseil National de la Résistance?" et "Résister se conjugue-t'il au présent", ce film fait un dangereux parallèle entre les résistants face au Gouvernement de Vichy et à l'envahisseur allemands et l'idéologie du Gouvernement actuel, qui je le rappelle et n'en déplaise à certains, a été élu démocratiquement.

Le dindon dans cette affaire est Walter Bassan, 82 ans, résistant, communiste et militant CGT de son état, qui croyant se borner à apporter un témoignage sur la Résistance, semblait lors du débat qui a suivi, bien embarrassé par certains aspects du film. 

Le film parlons-en :

Son origine semble liée à la visite, la veille du second tour de la présidentielle de 2007, de Nicolas Sarkozy au Plateau des Glières. Le réalisateur parle de récupération et axe tout son film sur la seule personnalité et les valeurs de Walter Bassan, qui se prévaut en fin de film de s'exprimer au nom de tous les résistants (et non, tous n'étaient pas communistes) ... On croit rêver.

Le film alterne entre rappels historiques et transpositions actuelles plus que douteuses :

Le pire dans cette affaire, c'est que le réalisateur et ce cher monsieur Bassan essaient de prendre à partie les jeunes, de leur imposer leur point de vue politique, sous prétexte de l'encadrement d'un voyage de découverte (financé par le Conseil Général) du camp de concentration de Dachau.

Constatant que les réactions des jeunes ne va pas dans son sens, ce que j'ai souligné lors de mon intervention, Gilles Perret, dans sa réponse, parlera d'une jeunesse inculte, incapable de faire le tri des informations, incapable de se révolter ...

Pour un film censé réveiller la "capacité d'indignation" des citoyens, vous avez atteint votre but Monsieur Perret ...

Honnêtement, au lieu d'utiliser des procédés aussi bas que la désobéissence civile, des rapprochements honteux qui salissent l'image des résistants morts pour la France, et avec comme il se doit un financement du Conseil Régional (majorité de gauche), battez vous sur les idées ... et respectez les votes démocratiques ... même lorsqu'ils ne vous sont pas favorables. Mais c'est vrai que sur ce plan, et on le voit tous les jours à l'Assemblée nationale, il n'y a personne.

Le comble : parmi la salle entièrement acquise à la cause du réalisateur (et oui nous sommes à Cran-Gevrier, ville de gauche), un spectateur insiste pour que ce film soit projeté dans chaque salle d'école ... comme au bon vieux temps de la propagande.

Fermez le ban.

Pour plus d'infos, je vous recommande la visite du site du CNR (Conseil National de la Résistance).

et la vidéo qui va avec, avec notamment l'intervention de Stéphane Hessel, l'un des protagonistes du film ... on s'éloigne sacrément des résistants de 39-45

www.conseilnationaldelaresistance.fr 


13:41 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : cran-gevrier, film, resistance, projection, cinema, perret | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | | | Pin it! |