Les principales mesures du Projet de Loi de Finances pour 2013 (09 octobre 2012)

Pour les ménages :

Article 2 :

Gel du barème de l'impôt sur le revenu. Les seuils du barème de l'impôt sur le revenu ne seront pas revalorisés de l'inflation, ce qui augmente la pression fiscale de 2%. Mais une décote neutralisera l'effet pour les deux premières tranches (5,5 %, 14 %).

La mesure rapporterait un peu plus de 1 milliard d'euros et resterait en vigueur 2 ans.

Article 3 :

Création d’une tranche d'impôt sur le revenu à 45 %.

Elle concernera les revenus excédant 150.000 euros par part, soit un surcroît de recettes de 320 millions.

Article 4 :

Abaissement du plafond de l’avantage procuré par le quotient familial.

La réduction d'impôt maximale par enfant est ramenée de 2.300 euros à 2.000 euros.

Articles 5, 6, 7 :

Alignement de la fiscalité du capital sur la fiscalité du travail.

Les revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values mobilières) seront désormais soumis au barème de l'impôt sur le revenu.

Ils perdent donc le bénéfice du prélèvement forfaitaire libératoire (de 19 % à 24 %).

Gain attendu par l'Etat : environ 3 milliards d'euros.

Article 8 :

Création d’une contribution exceptionnelle de solidarité sur les très hauts revenus d’activité (taxe à 75%).

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle tranche au barème de l’IR, mais d’une « contribution exceptionnelle » de 18%, bornée dans le temps qui résulte de la différence de taxation entre la tranche marginale du barème de l’IR (45%), 4% de contribution exceptionnelle et 8% de prélèvements sociaux.

Ciblée sur les revenus d'activité supérieurs à 1 million d'euros, elle ne prendra pas en compte les revenus du capital.

Environ 1500 personnes seraient concernées, pour une recette très limitée (100 ou 200 millions d’euros). Ses effets sont destructeurs pour l’attractivité de notre pays.

Article 9 :

Rétablissement du barème de l'ISF (taux allant de 0,55 % à 1,8 %).

Suite à la décision du Conseil constitutionnel du 9 août 2012, le Gouvernement est également contraint de rétablir un système de plafonnement des impôts : il garantira que les ménages ne consacrent pas plus de 75 % de leurs revenus au paiement de leurs impôts (impôt sur le revenu, ISF, taxe à 75 %, cotisations sociales).

La réforme de l'ISF doit rapporter 1,4 milliard d'euros à l'Etat.

Article 11 :

Renforcement de la taxe sur les logements vacants.

Article 12 :

Prorogation et durcissement du malus automobile. Le seuil est abaissé de 5 g de CO2/km.

En contrepartie, le bonus est augmenté de 5 000 à 7000 euros pour les véhicules électriques et de 2000 à 4000 euros pour les hybrides.

Article 56 :

Plafonnement des niches à 10.000 euros (au lieu de 18.000 euros + 4 % des revenus).

Une vingtaine de niches sont actuellement intégrées à ce plafond (services à la personne, Scellier, etc.).

Le texte extrait de cette liste les avantages fiscaux liés à l'outre-mer, ainsi que les réductions d’impôts accordées pour la restauration complète d’un immeuble bâti (loi Malraux) et la niche SOFICA (cinéma).

Article 57 :

Mise en place d’un dispositif de soutien fiscal en faveur de l’investissement locatif (dispositif « Duflot ») pour un coût de 35 millions en 2014 et 145 millions en 2015 : réduction d’impôt de 18% répartie sur 9 ans et dont le bénéfice sera conditionné par la location des logements à des niveaux de loyer inférieurs à ceux du marché et à des locataires répondant à des conditions de ressources, dans les zones tendues uniquement.

Pour les entreprises :

Article 14 :

Modification du calcul de la quote-part pour frais et charges sur les plus-values sur cession de titres de participation.

Modification de l’assiette : on ne tiendra plus compte des plus-values nettes mais désormais des plus-values brutes (gain estimé : 2 Mds€).

Article 15 :

Limitation de la déductibilité des intérêts d’emprunts : 85% en 2012, puis 75% en 2013.

Nos grands groupes vont devoir acquitter 4 Mds€ (soit 10% des recettes nettes d’IS) dans les premiers mois de 2013.

Article 16 :

Aménagement du mécanisme de report en avant des déficits des entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés.

Article 17 :

Taxation des sommes placées en réserve de capitalisation des entreprises d’assurance.

Article 18 :

Modification du régime des acomptes d’impôts sur les sociétés applicable aux grandes entreprises.

En complément :

Assurer que neuf Français sur dix seront épargnés par la rigueur est faux. C’est oublier les décisions prises en juillet (telles que la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires) et parler en comptable plutôt qu’en fonction du portefeuille des Français.

Comme le souligne Gilles CARREZ, l’alignement de la fiscalité du capital sur la fiscalité du travail est une fausse bonne idée.

Gilles CARREZ a également rappelé qu’il était faux de prétendre que « les prélèvements sur les entreprises ne concernent que les grandes entreprises ».

Ce projet de budget semble davantage motivé par la recherche de mesures à court-terme que porté par une réelle vision politique.

Aucune réforme de structure n’en dessine l’architecture, que ce soit en matière de réduction de la dépense publique ou bien d’amélioration de la compétitivité de nos entreprises.

Surtout, l’ampleur des prélèvements nouveaux ainsi que leur répartition laissent à penser qu’ils sont susceptibles d’avoir des effets contre-productifs en matière de financement de nos entreprises, de délocalisations des capitaux ainsi que de pouvoir d’achat pour les classes moyennes.

16:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : budget, plf, plf 2013, deficit, dette | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | | | Pin it! |