Le pacte national de François Fillon (28 octobre 2012)

françois fillon

Mes chers amis,

Il y a deux semaines, je vous ai écrit pour vous exposer notre pacte productif face à la politique récessive de la gauche. Aujourd’hui, je veux vous parler de notre pacte national car dans la mondialisation les 65 millions de Français doivent faire bloc. Le tous ensemble doit s’imposer sur le chacun pour soi.

Pour moi, tout commence à l’Ecole : c’est là que l’égalité des chances se joue, que le sentiment national se forge, que les valeurs civiques se transmettent.

L’Ecole des socialistes, nous la connaissons, hélas ! C’est l’école des idées reçues et des fatalités acceptées. Celle où l’on parle de plus en plus de pédagogie et de moins en moins du contenu des enseignements. Celle où l’on prétend lutter contre l’échec scolaire tout en dénonçant dans chaque réussite un danger d’élitisme. Celle où la violence est un fléau mais où la discipline reste un tabou.

L’Ecole doit demeurer un espace préservé. La discipline doit assurer la sécurité des élèves et le respect des professeurs ; les familles qui n’assument pas leurs devoirs éducatifs doivent être mises en garde et, le cas échéant, sanctionnées ; et si certains éléments continuent obstinément à perturber la vie de leur établissement, leur exclusion définitive doit être prononcée.

L’Ecole doit avoir pour premier objectif la transmission des savoirs. Elle ne doit ni se disperser ni abaisser son niveau d’exigence. Je veux redire notre volonté de garantir la maîtrise des savoirs fondamentaux à l’entrée en sixième, grâce à un test d’évaluation et à la création au collège de classes de soutien pour les élèves qui en ont besoin.

La République, c’est le droit pour chacun de vivre en sécurité. Nicolas Sarkozy avait su remobiliser les services de l’Etat pour faire reculer la délinquance. L’activisme de l’actuel Ministre de l’Intérieur ne peut masquer l’amateurisme qui caractérise les annonces de la ministre de la Justice. Je milite pour une politique de fermeté, mobilisant l’ensemble de la chaîne policière et judiciaire autour de cette exigence fondamentale qu’aucun délit ne doit rester impuni.

Loin d’être supprimées, les peines planchers doivent être généralisées à tous les délits. Une peine ne valant que si elle est exécutée, il faut revenir à l’objectif de construire 80.000 places de prison et il faut interdire toute libération conditionnelle avant que le prévenu n’ait effectué les deux tiers de sa peine. L’aménagement systématique des peines que propose le Gouvernement Ayrault conduit irrémédiablement à l’injustice pour les victimes, à l’impunité pour les délinquants et à l’augmentation du risque de récidive pour la société.

Il faut tracer clairement la ligne entre ce qui est permis et ce qui est interdit. La légalisation du cannabis et les «salles de shoot» constituent une tragique démission politique et morale. C’est une guerre à la drogue qu’il faut mener, et pour la mener il faut sanctionner durement les dealers et soigner les drogués qui sont rendus malades d’empoisonnement. Ouvrir des salles de shoot, c’est être complice de leur autodestruction et c’est créer des lieux qui seront cernés de trafiquants qui viendront chercher leurs proies.

La République, c’est enfin la volonté de former une seule Nation. Pour moi, au-delà des origines ou des croyances, une chose compte, une chose essentielle et non négociable : c’est l’amour de la France et le respect de la République. Communautarismes, intégrismes religieux, mépris de la nation et de ses règles : l’UMP doit être implacable à l’égard de ceux qui disloquent notre unité et notre fraternité.

Je veux une immigration strictement maîtrisée en fonction de nos possibilités économiques parce que c’est la condition d’une intégration réussie. Je propose que le Parlement fixe chaque année le nombre de migrants accueillis en France et je veux que chacun d’entre eux démontre sa volonté d’adhérer à notre pacte.

Je veux une laïcité forte. C’est pour cela que, ministre de l’Education nationale, j’ai mis en oeuvre la loi interdisant les signes religieux à l’école, et qu’en tant que Chef du Gouvernement, j’ai soutenu la loi d’interdiction de la burqa. En France, femmes et hommes ont les mêmes droits. En France, toute religion est respectable mais aucun culte ne doit pouvoir prétendre se placer au-dessus des autres ou au-dessus de la loi.

Je suis fermement opposé au vote des étrangers, car la citoyenneté n’est pas à géométrie variable. Elle doit exprimer l’adhésion profonde à la France. C’est pour cela que je propose que les enfants nés en France de parents étrangers n’acquièrent pas la citoyenneté de manière automatique, mais s’ils en font la demande. Devenir Français, ce doit être l’expression d’un choix de raison et de coeur.

Nous devons enfin combattre toutes les formes de discriminations, parce qu’elles sont la négation de la République et parce qu’elles font le lit du communautarisme. Ceux qui rejoignent et aiment la France, la France est prête à les aimer car c’est ainsi que depuis des siècles notre patrie s’est agrandie.

L’unité nationale est notre bien le plus précieux, mais ce bien est fragile. Il faut rassembler notre peuple en évitant de le diviser sur des sujets vitaux et sensibles. Droit de vote aux étrangers, mariage homosexuel, dépénalisation du cannabis… le Gouvernement joue avec le feu. Avec vous, je veux lui faire barrage !

En ces temps difficiles, chacun doit se demander ce qu’il peut faire pour notre pays plutôt que le contraire. La France est une belle et grande nation, mais cette grandeur n’existe pas sans civisme et patriotisme. Voilà le message républicain que je veux porter avec vous, pour l’UMP et pour la France.

Fidèlement et bien amicalement,
François Fillon

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