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Réunion départementale des Etats Généraux de l'Industrie à ANNECY-LE-VIEUX : le pari de l'avenir

Déclinés dans chaque département, les Etats généraux de l'Industrie en Haute-Savoie se sont déroulés ce matin à l'Espace Rencontre d'Annecy-le-Vieux. Les débats, voulus par le Gouvernement, visent à confronter la vision des acteurs du monde industriel afin d'en tirer des propositions concrètes.

Autour de Gérard Cascino, commissaire à la réindustrialisation, les élus, chefs d'entreprises, salariés, représentants syndicaux ou encore responsables de chambres consulaires ont animé trois tables rondes afin d'esquisser une nouvelle politique industrielle.

Il est ressorti de ce long échange une volonté ferme de "jouer collectif". "L'union fait la force" ont répété plusieurs entrepreneurs en insistant notamment sur la nécessité de mettre en commun les ressources et le capital humain.

Un besoin essentiel de développer la politique de marketing et des actions commerciales a également été souligné. Une nécessité encore plus pregnante dans l'univers du décolletage qui, depuis les années 2000, souffre d'un déficit d'image dû à l'arrivée massive des fonds de pension étrangers.

L'accent a été également mis sur la mesure gouvernementale "former plutôt que licencier", dont la Haute-Savoie a été un site pilote. Un plan qui a permis de traverser la crise en limitant la casse puisque de nombreux salariés ont bénéficié d'une formation en une période où planait (et plane encore) la menace de licenciement.

Nombre d'entrepreneurs se sont ralliés sur une volonté forte de faire évoluer les relations clients/fournisseurs autour d'échange, de discussion. La collaboration entre les deux partenaires ne resiste aujourd'hui qu'à un frein: les mentalités.

La même problématique se pose dans les relations inter-entreprises: tandis que des pays comme l'Allemagne ont une longueur d'avance, les industries françaises sont encore trop isolées. Des systèmes de plate-forme ont été proposés afin de regrouper des petites entreprises, alors davantage armées pour affronter les géants, comme cela vient d'être fait dans le milieu de l'aéronautique.

La notion de territoire a marqué ces Etats Généraux avec la nécessaire interaction entre les collectivités et les nombreuses entreprises que compte la Haute-Savoie ou à plus grande achelle, la région Rhône-Alpes (première région industrielle de France).

Fiscalité et mesures collectives locales ont été abordées notamment par le conseil général qui a souligné sa volonté de ne pas assommer fiscalement les entreprises haut-savoyardes, d'améliorer les infrastructures routières, les dessertes en matière de transports en commun et de faciliter le logement.

Gérard Cassino a résumé la rencontre en proposant de développer l'industrie de manière offensive. "Il faut définir une stratégie territoriale pour déterminer un futur possible" a-t-il expliqué. "D'autres voies existent que celles utilisées aujourd'hui. Et pourquoi ne pas faire des paris sur l'avenir, des paris qui ne seront pas forcéments gagnants. Mais des filières nouvelles sont possibles et une démarche prospective, en Haute-Savoie, a déjà été lancée".

Au fil des débats...

Le député de Haute-Savoie, Martial Saddier a résumé le danger qui menace l'industrie française en quelques chiffres : "Il y a 30 ans, dans le secteur automobile, l'Allemagne représentait 11% du marché mondial et la France 10%. Aujourd'hui, l'Allemagne représente 10% du marché mondial, la France... 5%".

Guy Métral, président de la CCI de Haute-Savoie, membre du Comité national des Etats généraux de l'Industrie: "Ce nouveau pacte économique et social n'est pas une coquille vide, ni un énième comité. Nous allons élaborer en commun des propositions opérationnelles".

L'Agence économique départementale dégage 3 secteurs émergents en Haute-Savoie : la mécatronique, les biotechnologies et la filière bois en actuelle restructuration.

Lionel Baud, président du Syndicat national du décolletage (SNDEC): "Les grosses difficultés ont touché le décolletage bien avant la crise. Les fonds de pension sont arrivés en 2000, causant un important déficit de notre image lorsqu'ils ont oublié d'investir, de former les salariés. Il faut recréer des grandes entreprises, rayonner auprès des clients".  "Nous devons regrouper les petites entreprises pour créer une visibilité, faire des grappes d'entreprises, comme cela se fait déjà en Allemagne".

René Nantua, directeur général d'Arve Industries: "Il faut inventer une nouvelle façon de produire les biens. Créer localement des produits proches des consommateurs, pas nécessairement des produits de masse". "L'enjeu international, les Japonsais l'ont déjà compris. Avec l'Urban Industry, ils envisagent demain, de ramener les industries au coeur des villes, évitant notamment les coûts liés au transport".

Henri Marchetta, président de la Chambre syndicale de la métallurgie : "Il est indispensable de rendre l'industrie plus attractive, de développer les relations écoles/entreprises. Nous allons entreprendre un grande campagne de communication afin de restaurer l'image de l'industrie".

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Commentaires

  • Bonjour,

    certains ont la mémoire courte : il y a 10 ans les constructeurs automobiles souhaitaient que les décolleteurs de la Vallée de l'Arve se marient entre eux pour grandir afin d'avoir plus de moyens pour investir, se développer à l'étranger, ... Tous les décolleteurs étaient contre, trouvaient cette idée "stupide", et ils avaient raison.

    Hors aujourd'hui ces mêmes décolleteurs nous disent qu'il faut que les entreprises se regroupent pour "rayonner auprès des clients". Quel changement de cap !

    Certaines entreprises ont été mal gérées, certaines ont grandi trop vite, certaines n'avaient pas de réelle stratégie de développement. Les temps devenant plus difficile, ces lacunes se sont révélées catastrophiques pour ces entreprises. Alors on incrime les fonds de pension, la crise, ...

    Je pense qu'il serait juste de reconnaître que souvent les fonds de pension ont été mal inspirés en investissant dans des entreprises vendues parce que l'avenir s'annonçait difficile (pas de présence dans les pays low cost, pièces mal payées, ...). Le ver était dans le fruit avant l'arrivée des fonds de pension.

    Il faudrait également reconnaître que les valorisations des entreprises étaient trop fortes et qu'elles ne pourraient plus investir avec de telles dettes à rembourser. Les industriels qui ont vendu le savaient, mais n'ont rien fait ...

    Je veux bien aussi reconnaître que souvent les fonds de pension ont mal géré les entreprises. Mais je ne crois pas que cela représente l'essentiel du problème.

    Enfin on nous parle de la crise. Je suis d'accord pour la plupart des secteurs. Mais pas dans l'automobile qui vient de signer, dans le monde, une des meilleures année de son histoire !

    Ce qui a toujours fait la force de la Vallée de l'Arve c'est la capacité des industriels locaux à créer et développer des entreprises, mais aussi leur liberté d'application des lois qui leur a toujours donné de la souplesse.
    Je ne crois pas qu'aujourd'hui il faille à tout prix aider les entreprises. Celle qui doivent disparaître disparaîtront. Dans 6 mois si on ne les aide pas, dans 2 ans si on les aide.
    Economisons l'argent de l'Etat qui est en faillite et concentrons nous sur le développement de nos entreprises plutôt que sur la création de toute un ribambelles de Comités régionaux, Comités départementaux, Syndicats, Chambre de Commerce, Confédérations, Conseils économiques, ... et j'en passe !

    L'Etat est là pour nous donner le meilleur environnement possible avec notamment des charges plus faibles. Ce n'est pas en créant des commissions en tous genres, financées par l'Etat, et en soutenant des canards boiteux qu'on permettra à l'Etat de nous réduire sa facture.

    Daniel ANGHELONE
    DG

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