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Questions sur le huis clos : le bon usage de Twitter

A défaut de m'inviter dans son émission, Jean-Michel Aphatie me répond sur son blog.

Je partage pleinement sa remarque sur le bon et le mauvais usage de Twitter et je fais très attention à ce que je twitte et je ne le fais pas n'importe comment.

Je ne twitte que les réunions "publiques" où je suis présent en tant que député, quand j'estime que le public à le droit de savoir ce qui se déroule dans la réunion.

J'ai twitté la réunion de groupe UMP après les régionales car cela a été un moment politique fort. J'ai également twitté cette audition de messieurs Escalettes et Domenech. Par contre, par exemple, je n'ai rien twitté de l'audition d'Henry Proglio quand il est venu nous exposer sa stratégie pour EDF.

Interview de députés pendant et à la sortie de l'audition Escalettes-Domenech

Je ne twitte pas les réunions où sont évoquées des questions de Défense nationale. ou de stratégie économique. Mais à part cela, j'estime que les citoyens ont le droit de savoir ce que font et disent leurs élus.

Quand un député prend la parole dans une commission parlementaire, ses propos sont publics et nominatifs (publiés au JO). Si un député se sent trahi par la restranscription de ses propos quand il s'exprime "es fonctions", c'est qu'il y a un problème ...

Par contre, nombre de mes collègues (ministres compris) bavardent, envoyent des SMS, voire laissent leurs téléphones portables ouverts pendant des réunions et n'hésitent pas à colporter ragots et propos privés. Et quand je lis les "confidentiels" des journaux, ils sont remplis de propos privés.

Twitter ne change que trois choses à cela : c'est immédiat, c'est accessible à tous et c'est signé,(dans mon cas), donc assumé.

Je continuerai à twitter car je pense que les processus de la décision publique ne sont pas assez transparents. Les citoyens ont le droit de savoir, d'avoir les éléments pour comprendre les orientationslet  les choix de leurs élus, afin de les évaluer.

Je considère qu'actuellement, l'Assemblée nationale n'est pas assez transparente. Par exemple, les réunions de commission devraient être publiques, ouvertes à tous, comme cela se fait au Parlement Européen : pourquoi avoir avoir demandé un huis clos la semaine dernière pour l'audition de la Hadopi ?

Le huis clos doit être l'exception, pour des cas très précis comme le secret Défense, les affaires étrangères ou la stratégie économique. Dans ces cas là, effectivement, rien ne doit filtrer, ni par twitter, ni par bavardage des députés ou des conseilliers à la sortie des auditions.

Jacques Myard faisant le compte rendu de la rencontre avec Sarkozy en mai dernier

Il peut y avoir des huis clos partiels, dont le but n'est pas de dissumuler le contenu de la réunion, mais d'assurer la sérénité des débats. Ce fut le cas pour l'audition de messieurs Escalettes et Domenech, où je comprend que l'on ait pu restreindre l'accès de la salle aux caméras et aux photographes, du fait du nombre important de journalistes.

Qu'une reflexion soit lancée au sein de l'Assemblée nationale est une très bonne chose. Mais que l'on ne se trompe pas de débat. La question n'est pas twitter, qui n'est qu'un outil.

Le sujet essentiel, c'est la transparence des activités des parlementaires. Si on veut qu'un huis clos soit respecté, il faut qu'il soit justifié, et non décrété à la discrétion d'un président de commission, et surtout, que toutes les fuites soient poursuivies, pas seulement celles qui passent par twitter !

Le meilleur pour la fin, le compte rendu de la rencontre avec Nicolas Sarkozy, à laquelle je n'étais pas, mais sur laquelle vous savez presque tout grace à mes collègues ...


Mise à jour du samedi 3 juillet :

Comme annoncé, cliquez sur ce lien pour accéder, sur le site de l'Assemblée nationale, au compte-rendu intégral de l'audition de Domenech et Escalettes ... tu parles d'un huis clos !!!

Commentaires

  • "Si un député se sent trahi par la retranscription de ses propos quand il s'exprime "es fonctions", c'est qu'il y a un problème..."
    Tout à fait d'accord avec vous !

  • Je n'ai rien contre Twitter ou Facebook mais pourquoi vanter et utiliser des technologies américaines ?

    Ce genre de site peut très bien être développé en France, tout comme les outils (américains) que vous utilisez pour votre site personnel.

  • Je ne pense pas que c'est dans l'intention de promouvoir un produit américain au dépens d'un produit français dont il est question ici.

    Mais plutôt du droit de savoir de chacun concernant les informations à caractère publique.

  • Monsieur Tardy, je tiens à "corriger" par l'explication l'un de vos propos recoupant les 2 précédents billets au sujet de Twitter.

    Vous vous étonnez que l'on puisse accepter le huis clos de messieurs Domenech et Escalettes.

    Je ne reviendrais pas sur leurs motivations que vous avez compris et exposé, là n'est pas le problème. Le problème, c'est l'ingérence de l'état au sein de la FFF.

    C'est ce point que la FIFA suit d'un oeil très inquisiteur ces derniers jours (et pas que pour la France, exclusion du Nigeria possible dans les 48h ?).

    Et à ce titre, quand le parlement demande à entendre ces messieurs pour parler des causes qui ont amené à ternir l'image française, l'état est bien obligé et forcé de ne faire qu'"inviter" ces personnes à partager, et non de les convoquer ce qui sous-entendrait une forme de tutelle que la FIFA ne tarderait pas à sanctionner.

    Par conséquent, et pour ne pas éveiller sa colère, il est à mon avis plus qu'heureux que la demande de huis clos ait été accepté sans aucune contestation.

    C'est en même temps bien dommageable, et je comprend votre énervement dans un contexte normal, mais ici le contexte était bien particulier et, je pense, d'une extrême tension entre la France et la FIFA. Car je suis persuadé que ces jours ci, le moindre mot gouvernemental de travers pourrait devenir la goutte de trop faisant déborder le vase.

    D'autant avec les clubs professionnels qui cherchent à s'y mêler (l'ingérence ne concerne pas que l'état, eux aussi jouent avec le feu).

    Bien à vous.

  • Bravo Mr Tardy!

    Que notre Assemblée serait constructive avec des personnes comme vous !

  • Je ne pense pas que vous ayez révélé des secrets de la Défense nationale, certes. Je suis d'accord que le huis-clos de cette audition était absurde.

    Mais vous vous donnez là le pouvoir de décider vous-même de quelles auditions doivent être à huis-clos et lesquelles ne doivent pas l'être.

    Même si cela semble juste ici, je ne pense pas que ce soit une bonne chose d'utiliser Twitter pour contourner les règles.

    Si ceux qui FONT les lois se permettent de ne pas respecter les consignes quand ils les jugent injustes, est-ce que les Français ont le droit de violer les lois qu'ils estiment absurdes ?

    En pédagogie de l'autorité, ça n'aide pas.

  • "Si ceux qui FONT les lois se permettent de ne pas respecter les consignes quand ils les jugent injustes, est-ce que les Français ont le droit de violer les lois qu'ils estiment absurdes ?"

    Tout dépend si les lois sont conformes ou non à la DDHC de 1789. Si elles ne le sont pas, c'est un "devoir" du citoyen que de ne pas les respecter car tout ce qui porte atteinte à la DDHC de 1789 est en soi un acte "nuisible pour la Societé. Et la loi a justement pour but, en principe, de défendre contre ce qui est nuisible à la Societé.

    Donc oui, dès lors que la loi ne répond pas à sa vocation, les élus comme les citoyens du reste, ont le droit, sinon le devoir, de ne pas la respecter.

    Mais attention. Dès lors que la loi n'est pas conforme à la DDHC.

    C'est pourquoi je fais le distingo entre :

    -un élu qui, pour des raisons politiciennes ne respecte pas la loi - par ex, un élu qui "marie" des gay (alors que le PACS existe et que le "mariage gay" est interdit en France pour des raisons justes et conformes à la DDHC) ou qui accepte la polygamie (alors que c'est interdit en France...Mais en même temps, comment le lui reprocher alors que le Gouvernement a ouvertement déclaré que la polygamie dans le nouveau département français serait encouragé ?)

    -un élu qui s'oppose à une loi scélérate. Par ex la loi GAYSSOT qui est contraire à la DDHC. Ou encore un élu qui s'opposerait - par cohérence - au "plan européen pour sauver la Grèce" au motif que ce plan européen n'a aucune base juridique.

    Je pense que le "huit clos" ne peut être invoqué que dans des cas très particuliers :
    -lorsqu'il y a secret industriel
    -lorsque la défense de la France est en cause

    Il m'apparait donc tout a fait normal que vous passiez outre la volonté de la commission des affaires sociales et culturelles, dès lors que celle ci instaurait un "huit clos" qui ne se justifiait en rien.

    Pour moi, même si les circonstances sont différentes, ce genre de décision uninominale non légitime ressemblent fort à certains actes sous la Révolution.

    Ainsi, alors que les Français avaient le droit d'assister aux séances, le "procès" de Marie Antoinette qui devait se tenir publiquement fut il finalement "à huit clos" car la reine, si je puis dire, se défendait bien...Au point d'obtenir le soutien des femmes présentes dans la salle, lorsqu'elle dénonça les griefs portés contre elle, quant à la nature de ses relations avec son fils.

    Ainsi, alors que les Français avaient le droit d'assister au procès de Danton, d'autant plus surement que ce dernier était un élu, sur "demande" de Robespierre...Les Français furent éjectés de la salle ! Danton avait manifestement un verbe trop fort qui démolissait les accusations portées contre lui, pour qu'on lui laisse la jouissance de faire reconnaître par les citoyens un doute !

    Je ne crois pas qu'il soit bon que les parlementaires puissent, librement, choisir s'il est bon ou non de "protéger" une personne - ou de lui interdire de se défendre devant public - car cela n'est pas juste. Si les Hommes et les Citoyens sont "égaux en droit" ils doivent pouvoir se présenter devant les parlementaires de manière égale. Qu'ils s'appellent Dupont ou Escalette.

  • "Twitter ne change que trois choses à cela : c'est immédiat, c'est accessible à tous et c'est signé,(dans mon cas), donc assumé."

    Je crois que tout est dit !

  • Bravo pour votre transparence. Je ne comprends pas pourquoi Aphatie critique cette façon de communiquer. Quand des hommes politiques qu'il interviewe disent des mensonges ou font des erreurs sur des chiffres ou des propos il ferait bien d'utiliser twitter pour avoir l'information en temps réel et corriger pour le bien public...et pour éviter la désinformation qui s'y trouve véhiculé...

    Aphatie cherche les petites phrases qui font la une des journaux et dont les journalistes se délectent et qui ne sont que des tweets de moins de 100 caractères...

  • Bonjour,

    C'est la deuxième fois que je me permet de commenter votre blog, et encore une fois pour soutenir votre action.

    N'étant pas de le même famille politique que vous, je m'en étonne et dans un sens m'en réjouit.

    Pour ce qui est de cette affaire, je ne peut que rejoindre votre point de vue, il faut de la transparence dans ce monde politique, a tout les étages.

    Car, ce que nombres d'élus semblent oublier c'est que ce sont nous, les électeurs, qui sommes vos "chefs" et que, mine de rien, vous avez des comptes a nous rendre! pas seulement lors des élections.

    Bonne continuation

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