Les principales propositions de la commission JOSPIN
ELECTION PRESIDENTIELLE :
Remplacement du système de parrainage des élus pour les candidats à la présidentielle par un parrainage citoyen, avec au moins 150.000 signatures (contrôlées par le CC mais pas rendues publiques). Les signatures devraient émaner d’au moins 50 départements ou collectivités, sans que l’un ou l’autre ne puisse fournir plus de 5% des parrainages.
Suppression de la barre des 5% nécessaires, à la présidentielle, pour obtenir un remboursement significatif des frais de campagne, et mise en place d’une série de tranches progressives, espacées de 2 points, de 0% à plus de 20% avec un taux de remboursement variant de 6 à 46% du plafond.
Fixer à 20 H la fermeture des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Avancer au mois de mars la séquence électorale des présidentielle et législatives et réduire le délai entre les deux scrutins.
PARLEMENT :
Introduire une dose de «10% au plus des députés», soit au maximum 58 sur 577, élus à la proportionnelle, avec une circonscription nationale unique et sans exigence de seuil. Chaque électeur disposerait donc de 2 voix, l’une pour le scrutin majoritaire, l’autre pour le proportionnel, le vote étant indépendant. Un redécoupage des circonscriptions sera donc nécessaire.
Recourir davantage à la proportionnelle pour l’élection des sénateurs (93 sénateurs au scrutin majoritaire contre 168 aujourd’hui ; 255 à la proportionnelle contre 180 aujourd’hui).
Modifier la représentation des collectivités territoriales au Sénat et retirer les députés du collège électoral (renforcement des CG et CR dans le collège électoral au détriment des conseils municipaux).
Abaisser de 24 à 18 ans l’âge minimal pour être sénateur.
CUMUL DES MANDATS :
Interdire le cumul de fonctions ministérielles avec l’exercice de tout mandat local. Le ministre démissionnaire de son mandat local devra être définitivement remplacé par son suppléant.
Interdire le cumul d’un mandat de député ou sénateur avec tout mandat d’exécutif local (maire, président de conseil général ou régional etc.). Un parlementaire qui conserverait un mandat local ne percevrait aucune indemnité à ce titre.
STATUT DU CHEF DE L’ETAT :
Fin de l’inviolabilité du président de la République en matière pénale et civile. Celui-ci pourrait être poursuivi et jugé au cours de son mandat pour tous les actes qu’il n’a pas accomplis en qualité de chef de l’Etat. Une commission supérieure d’examen préalable filtrerait les plaintes pour éviter les abus.
Supprimer la Cour de justice de la République (CJR), l’instance composée notamment de parlementaires et chargée de juger les ministres poursuivis pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions. Remplacer la CJR par une procédure proche du droit commun, avec, comme pour le PR, une commission d’examen préalable pour filtrer les abus. Les poursuites ne pourraient être engagées qu’à Paris, par un tribunal à la collégialité renforcée.
CONFLITS D’INTERETS :
Supprimer le droit accordé aux anciens présidents de la République d’être membres de droit du Conseil constitutionnel.
Renforcer le régime des incompatibilités pour les membres du gouvernement (incompatibilité notamment avec toute fonction de direction et d’administration dans un parti ou pour toute personne morale) et les parlementaires (les déclarations d’intérêts et d’activités seront rendues publiques).
Créer une Autorité de déontologie de la vie publique (mission de conseil et de contrôle)
Mettre en place un système d’ « alerte éthique» : toute personne identifiant un possible conflit d’intérêts pourrait s’adresser aux autorités compétentes.