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Le poids des mots dans les lois ...

Hier soir, l'Assemblée nationale examinait une proposition de loi du groupe communiste, portée par Alfred Marie-Jeanne, député de la Martinique, visant à supprimer le mot "race" dans la législation, et notamment dans le code pénal.

Ce texte s'inscrit dans le long combat des antillais pour exorciser leur passé douloureux.

Il y a eu la loi Taubira de 2001, qui reconnait que l'escalavage et le trafic des esclaves était un crime contre l'humanité.

Il y a aussi la proposition de François Hollande de supprimer le mot race dans la Constitution.

C'est un sujet qui concerne les antillais, et je souhaite qu'ils puissent en finir définitivement avec ce passé douloureux et qu'ils puissent tourner la page ... je me suis donc abstenu sur ce texte.

Je suis intervenu sur ce texte, non pas pour parler de cette question de la mémoire de l'esclavage ou de la portée du mot "race", mais pour exprimer mon hostilité au fait que, pour des raisons idéologiques ou mémorielles, on puisse bannir certains mots, y compris dans les textes de loi.

Ma grande crainte, outre le fait que changer les mots dans la loi pénale peut créer des dégats juridiques, est qu'on ouvre une boite de pandore.

Une fois qu'on aura supprimer le mot "race" pour faire plaisir aux antillais, qui sera le prochain à venir se présenter au guichet ?

Imaginez un peu un proposition de loi qui impose, dans tous les textes, de supprimer le genre, et de faire comme les députés communistes et écologistes, qui écrivent systématiquement "député-e-s" ?

J'ai peur que, sans y avoir pensé et clairement refléchi, on ne transforme notre législation en un vaste champ de bataille idéologique, chacun camp voulant imposer sa vision dans les mots de la loi.

Je n'ai pas du tout envie que les graves dérapages que l'on a connu aux USA arrivent en France.

Je refuse de voir le "politiquement correct" envahir notre législation.

Vidéo de mon intervention en séance :

 

Commentaires

  • "C'est un sujet qui concerne les antillais" Non c'est un sujet qui concerne tous les français. Le fait que le mot « race » soit dans la législation sous-entend que les humains peuvent être catégorisés en « races », ce qui (apparemment) est scientifiquement non fondé. Partant de là, s’il est interdit de discriminer en raison de la race, ça veut dire que les races humaines existent, et donc on peut avoir des théories racistes (aussi stupides soient-elles). On ne fait pas disparaitre le racisme d’un coup de baguette magique en supprimant le mot race de la législation, mais on enlève une sorte de légitimité aux théories racistes, qui partent du principe qu’il y a différentes races humaines. Le racisme est une aberration non pas parce que « toutes les races sont égales », mais parce qu’il n’y a qu’une seule race humaine, antillais bretons même race .
    Considérez vous que la race antillaise existe?

  • Donc, on dira que la race humaine porte plusieurs branches,
    Noir, Rouge,blanc,Jeune, Mélanger etc.
    Pire que dan le temps d'église Catholique, Apostolique; et
    que surveillé notre langage.
    Ah et voila le politiquement correct prend la relève ,( vive les ayatollah de l'enmérdement )

  • Monsieur le député,
    électeur de gauche (pour l'instant), je ne suis donc pas de votre bord. Pourtant, je tiens à vous féliciter pour votre décision- à ceci près qu'à mon humble avis vous auriez pu, dû, voter "contre". La proposition finalement adoptée est, hélas, tristement symptomatique du niveau intellectuel à quoi nous a conduits la chape de la bienpensance qui nous opprime, à gauche comme à droite«
    Bravo donc, avec un petit bémol, mais bravo tout de même.

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