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Une loi Proglio en cours ...

La nomination d'Henri Proglio (actuel patron de Véolia) à la tête d'EDF (tout en conservant la présidence de Véolia) semble poser problème. Le groupe RDSE (radicaux) a déposé au Sénat, le 6 octobre dernier, une proposition de loi destinée à soumettre ce type de nomination à la commission de déontologie de la fonction publique et à interdire le cumul des rémunérations. Cette proposition de loi a été examinée le 4 novembre en commission des lois et sera sans doute inscrite prochainement en séance publique au Sénat, avant d'arriver à l'Assemblée nationale.

Encore une nouvelle proposition de loi liée à l'actualité, et qui prétend édicter des règles générales alors que le but est avant tout de fustiger un cas particulier. Leur contenu est souvent plus politique que juridique et donc mal rédigé. Cette proposition de loi "Proglio" ne fait pas exception.

La commission des lois l'a examinée et réécrite de fond en comble. Selon le texte de la commission, ce n'est plus la commission de déontologie de la fonction publique (qui n'avait rien à faire là) qui est compétente, mais l'agence des participations de l'Etat. La commission de déontologie donne un avis sur les fonctionnaires de haut niveau qui souhaitent aller travailler dans le privé. Hors ici, nous avons affaire a un chef d'entreprise privée, nommé à la tête d'une autre entreprise privée. Il se trouve juste que l'entreprise en question (EDF) est une entreprise privée dont l'Etat est l'actionnaire majoritaire ...

Toutefois, la commission des lois a estimé légitime que l'on se pose la question de la sauvegarde des intérêts patrimoniaux de l'Etat. Mais c'est l'organisme chargé de la gestion des participations de l'Etat, en tant qu'actionnaire dans des entreprises, qui doit veiller à celà. Il est sans doute le plus compétent pour celà et il n'est pas illogique qu'il puisse donner un avis sur les nominations auxquelles l'Etat procède en tant qu'actionnaire.

Ce texte m'apparait plus intéressant dans cette version, mais encore incomplet. Mais pourquoi se limiter aux nominations de PDG ? Après tout, les nominations d'administrateurs peuvent aussi faire l'objet d'un examen et d'un avis public. On oublie trop souvent que la direction d'une entreprise, c'est certes un président, mais c'est aussi un conseil d'administration. Malheureusement en France, les administrateurs de société ne font pas toujours correctement leur travail, qui est de suivre la vie de l'entreprise, de contrôler, d'évaluer et de se prononcer sur les choix stratégiques.

Quand l'Etat est actionnaire, même minoritaire, il serait bon qu'il nomme des administrateurs qui aient les compétences nécessaires. La sauvegarde des intérêts de l'Etat se joue là aussi. Les scandales passés comme le Crédit Lyonnais montrent bien que l'on est jamais trop prudent.

Commentaires

  • Le problème, dans ces "nominations" M. TARDY, c'est que les personnes choisies le sont en fonction de la faveur présidentielle, non en fonction de leurs compétences et savoirs.

    --Henri Proglio (EDF, Véolia)

    Président de VEOLIA, il va prendre les rennes d’EDF... sans abandonner celles du groupe privé. Son passage, sans conséquence, devant une commission parlementaire n'a pas posé de problème.

    Il est vrai qu'après une discrète campagne, Henri Proglio avait été sollicité par l’Elysée cet été pour succéder à Pierre Gadonneix à EDF. Qu’il conserve également la tutelle de VEOLIA lui permet d’envisager quelques rapprochements.

    Longtemps chiraquien, le président de l’ancienne Générale des Eaux a rejoint le clan sarkozyen en 2006. Le soir du 6 mai 2007, il était au Fouquet’s. Henri Proglio a été l’un des parrains de Rachida Dati dans les milieux d’affaires.

    Cette dernière l’a introduit auprès de l’actuel président de la République. Il se murmurait qu’on lui avait promis un poste à Bercy, finalement attribué à Christine Lagarde.

    Un autre soutien de Sarkozy, Alexandre Djouhri, milliardaire franco-algérien et actionnaire de Veolia, a œuvré au rapprochement. M. Djouhri sert également d’intermédiaire pour certaines ventes d’armement français à l’étranger. Pour Sarkozy, Proglio était une belle prise.

    Veolia faisait en effet partie des soutiens financiers du RPR, puis du clan chiraquien, ce qu’on a pu vérifié lors du procès des HLM de Paris.

    En partant à EDF, Proglio a emporté un proche conseiller de Nicolas Sarkozy: Cédric Goubet, ex chef de cabinet du Président de la République...

    --Stéphane Richard (France Télécom)

    Ancien directeur de la division transport de Veolia (tiens donc!), Stéphane Richard a rejoint le cabinet de Christine Lagarde en mai 2007. Le ministère de l’Economie et des Finances est notamment l’autorité de tutelle de la DGCCRF. France Télécom est souvent scrutée par les autorités de concurrence.

    La DGCCRF a pris partie en faveur des positions de France Télécom dans diverses affaires de concurrence au cours de l’année 2008. Au printemps 2009, Stéphane Richard a rejoint France Télécom.

    Dans le passé, Stéphane Richard a dirigé la filiale immobilière de la Générale des Eaux (le monde est décidémment petit !), puis Veolia Environnement et Veolia Transport. Détail "amusant", Stéphane Richard a subi un redressement fiscal de 660 000 euros en octobre 2007. La même année, il était décoré de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy !

    Le 5 octobre dernier, il est devenu directeur général adjoint de France Télécom, en charge des activités France ! Un évadé fiscal...Bah tiens !

    --François Pérol (Caisses d'Epargne et Banques Populaires)

    De 2005 à 2007, François Pérol était associé-gérant de la banque Rothschild & Cie. Il a notamment conseillé les Banques populaires et les Caisses d'Epargne dans la création de leur filiale commune, Natixis, dont les difficultés financières en 2008 ont failli coulé ses deux parents.

    En mai 2007, il retrouve Sarkozy en tant conseiller économique de Nicolas Sarkozy jusqu’en novembre 2008. A ce titre, il a supervisé le sauvetage de plusieurs banques, pour le compte de l’Elysée, et notamment travaillé sur le rapprochement entre les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne.

    En novembre dernier, ô surprise, François Pérol est nommé président de ces deux établissements ! En janvier, les deux banques sont fusionnées pour donner naissance à la BPCE. La Commission de déontologie n’est même pas saisi. Le conflit d’intérêt est manifeste...Mais en France, aucun souci n'est ce pas ? Les médias sont à la botte, donc...Les lois ? Quelles lois ?

    Aux Caisses d'Epargne, François Pérol a retrouvé Thierry Gaubert, un ancien collaborateur "multi-cartes" de Nicolas Sarkozy (incroyable non ?) dans les Hauts de Seine. En février 2008, Thierry Gaubert a été mis en examen pour abus de biens sociaux et escroquerie dans la collecte et l'utilisation des fonds du 1% logement dans le département. Thierry Gaubert s'occupait par ailleurs de la communication du futur président, et de ses relations avec les médias. République exemplaire ?

    --Pierre Mariani (Dexia)

    En septembre 2008, la banque franco-belge Dexia manque de disparaître. De mauvais placements ont eu raison de sa solidité. L’Etat français intervient en un week-end, et place Pierre Mariani en tant qu’administrateur délégué et président du comité de direction.

    Ce dernier a été directeur de cabinet du ministre du Budget de 1993 à 1995, quand Sarkozy était le fidèle second d'Edouard Balladur. Puis, il a dirigé la Société Française d’investissements immobiliers et de gestion (SEFIMEG), de 1995 à 1997, une société gestionnaire d'un parc immobilier, notamment en Ile-de-France.

    Cette société a été rachetée par le groupe Pinault en 1999. A partir de 1998, Pierre Mariani travaillait à la BNP. Le patron de la BNP, Michel Pébereau, est l'un des conseillers de l'ombre de Nicolas Sarkozy en matière bancaire.

    François Pérol et Pierre Mariani sont deux des soutiens du président français dans le milieu bancaire. Depuis septembre 2008, malgré des déclarations officielles fermes, le gouvernement français a résisté plus que ses voisins à encadrer le secteur bancaire (pas de plafonnement des bonus bancaires; pas de surtaxation des profits des banques; revente à "prix coûtant" des actions rachetées pendant le krash, etc).

    --Armand Laferrère (Areva)

    Président d’Areva Canada, Armand Laferrère est un ancien conseiller de Sarkozy, entre 2002 et 2004, quand celui-ci dirigeait le ministère de l’Intérieur. Depuis, il «pantoufle » au Canada. Au printemps 2004, il publiait un « Plaidoyer pour George Bush ».

    --Bernard Delpit (La Poste)

    Conseiller économique du président depuis 2007, Bernard Delpit a été nommé directeur financier de la Poste en juin 2009. Rien de mieux pour bien préparer le changement de statut de la Poste, contesté par une votation citoyenne en septembre dernier.

    --Luc Vigneron (Thalès)

    En mai dernier, Dassault est entré au capital de Thalès (avec 26%). L’Etat, aidé par ce nouvel actionnaire et propriétaire de 27% de Thalès, a fait nommer Luc Vigneron à la tête de Thalès, contre l’avis du comité de sélection des administrateurs et des rémunérations (Csar) de l’entreprise.

    Depuis des mois, Nicolas Sarkozy a bloqué EADS, qui cherchait à mettre la main sur Thalès, au profit du plus fidèle Serge Dassault. Rappelons que Thalès, et sa filiale DCNS, est régulièrement cité, et pour cause, dans l’affaire du Karachigate. « Autre souci, moins avouable, les dirigeants de Thalès et de la DCNS connaissent tous les petits secrets des marchés des années 1994 et 1995, lorsque Balladur était Premier ministre et Sarko le patron du Budget. » notait le site Bakchich en décembre dernier.

    --Jean-Philippe Cotis (INSEE)

    Il a cotoyé Nicolas Sarkozy en 1993-1994. En octobre 2007, Sarkozy le nomme à la tête de l’INSEE. En mai 2009, il remet au présisent un opportun rapport sur le «Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunérations en France», un contre-feu allumé par l’Elysée en pleine contestation sociale en février dernier.

    Alimenter l'agenda public avec des rapports d'experts que l'on a soi-même choisi est une ficelle toujours efficace...!

    Conclusion : vous ne connaissez pas M. SARKOZY ? N'essayez même pas de postuler pour être directeur d'une société publique ou dont l'actionnaire principal est l'Etat !

    Pourtant :

    "Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents."

    Remarquez...Si je prends le cas de M. Woerth, on peut se demander si son principal "talent" consiste à se contredire.

    1. Après avoir lancé l'idée d'un grand emprunt national qui serait uniquement souscrit sur les marchés financiers, puisque 70% des français se montraient hostiles à sa souscription...Le Ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat, vient nous proposer de faire un don à l'état en échange de "Bons de soutien aux réformes 2009 "

    2. Le très dogmatique Ministre qui se targue de réduire les effectifs de la fonction publique, devrait-il rencontrer au plus vite son homologue de l'UMP pour lui proposer de réduire les effectifs de permanents. Il devrait aussi probablement, lui donner d'habiles conseils en ce qui concerne la limitation du train de vie de son mouvement ...!

    Car, si le Ministre déclare : "La faillite, c'est ne pas être en mesure de respecter ses engagements. Alors même que les finances publiques ont été massivement sollicitées pour combattre la crise, la qualité de la signature de la France est, elle, plus forte que jamais ! Mais cette confiance se mérite surtout par la crédibilité de l’assainissement à moyen terme de nos finances publiques "

    Le trésorier de l'UMP de son côté, en est réduit à une confusion des genres pour éviter ... la faillite de son mouvement !

    Et oui, on peut être Ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat et affirmer aux Français que le pouvoir d'achat ne s'est jamais aussi bien porté...Et regretter en tant que trésorier de l'UMP que celui-ci ne cesse de se renchérir !

    Vue le talent manifeste du trésorier de l'UMP à évacuer les dettes de la société UMP, je suis un peu sceptique sur son talent, ses compétences, et surtout ses vertus budgétaires, à être plus performant en ce qui concerne le budget de la France...!

    Vite...Un Jacques Coeur au Gouvernement ! Et comme Premier Ministre, un Fleury rien de moins !

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