Intervention sur RMC en fin de matinée
J'étais ce matin à 11 heures 25 sur RMC, dans le cadre de l'émission "Les grandes gueules".
Alain Marschall, Olivier Truchot et Jacques Maillot m'ont interrogé sur la loi Création et Internet.
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J'étais ce matin à 11 heures 25 sur RMC, dans le cadre de l'émission "Les grandes gueules".
Alain Marschall, Olivier Truchot et Jacques Maillot m'ont interrogé sur la loi Création et Internet.
L'intérêt d'un blog, c'est aussi de relayer l'envers du décor ... et certains aspects croustillants.
Le dernier en date est pas mal.
Le débat sur le projet de loi Création et Internet devait reprendre cet après-midi à 16 heures. J'avais donc prévu de prendre l'avion à Annecy à 13 heures 30 ...
Mais un malencontreux incident technique chez Air France, fait que le vol est retardé à 15 heures 15.
Pas de panique me direz-vous, sauf que dans ce même avion devait également prendre place le député Marc Laffineur, vice-président de l'Assemblée nationale, qui devait présider la séance de cet après-midi à 16 heures.
Vous me direz, que fait Marc Laffineur dans cette galère ... Et bien comme tout le bureau de l'Assemblée nationale (donc tous les vice-présidents), il était à Annecy ce lundi matin pour participer à une réunion avec le bureau du Bundestag.
Résultat, les travaux de l'Assemblée nationale ne pourront reprendre que vers 17 heures 30 ... belle pub pour la ligne Annecy/Paris ... et pour Air France.
Pour redevenir plus sérieux, je vais cet après-midi et ce soir, m'opposer à ce texte de loi qui n'est pas applicable techniquement.
Pour vous remettre dans le contexte de ce texte, dont l'examen a été suspendu pendant 15 jours, vous trouverez ci-dessous la vidéo de mon intervention en Discussion Générale (DG) du mercredi 11 mars.
Je vous laisse chers internautes ... il faut que j'aille prendre mon avion.
Le site SUPER BLINDE www.jaimelesartistes.fr mis en place pour la modique somme de 85 000 euros par le ministère de la Culture, afin de promouvoir le projet de loi Création et Internet ... est en rade jusqu'à nouvel ordre.
Plus de connexion possible depuis ce matin.
Franchement messieurs les pirates .... retenez-vous !!!
Alors que va débuter ce soir l'examen de l'article 2 du projet de loi Création et Internet, qui traite de "l'institution d'une Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet (HADOPI)", je suis allé à la rencontre des jeunes manifestants opposés à la création de cette nouvelle autorité administrative qui sera chargée, entre autre, via la Commission de Protection des Droits (CPD) , de prononcer les sanctions de suspension de l'accès à internet.
J'étais sur RFI (Radio France Internationale) ce matin de 8 h 20 à 8 h 30, sur invitation de Frédéric Rivière, dans le cadre de l'émission "L'invité du matin", sur 89 FM (bande son ci-dessous).
Puis je suis intervenu sur France Inter, avant que ne reprennent les débats sur le texte Création et Internet, à partir de 10 h dans l'hémicycle.
DG Création et internet
(Intervention de Lionel Tardy)
Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Madame et Messieurs les rapporteurs,
Mes chers collègues,
Ce texte a pour ambition, entre autre, de mettre fin au téléchargement illicite de musique et de films. C'est un objectif que j'approuve. Le téléchargement illégal est une atteinte au droit de la propriété intellectuelle et par son caractère massif, est pour partie la cause des difficultés que connait l'industrie culturelle française, même si ce n’est pas la seule.
Je me demande d’ailleurs souvent si le plus gros problème pour les artistes, quand on prend le temps d’en discuter avec eux, concerne plus le téléchargement illégal ou la nature du contrat qui les lie à leur producteur.
Je ne conteste donc pas l'objectif de ce texte, mais les modalités de sa mise en oeuvre.
Ce texte nous est présenté par ses promoteurs comme pédagogique. J'y vois surtout de la répression ! Quelle pédagogie dans la menace d'une sanction ? Aucune. J'estime que cette attitude est grave, car elle heurte frontalement les jeunes, qui sont visés par ce texte. Si on veut faire de la pédagogie, encore faudrait-il connaitre exactement quel est leur état d'esprit face à internet et ce qu'ils sont prêts à accepter. Ensuite seulement, on peut proposer des mesures.
J'ai des enfants adolescents, comme beaucoup d’entre vous. Et le message qui revient le plus souvent dans leur bouche est : « mais où est le problème ? ». Notre jeunesse ne comprend pas qu'on vienne lui chercher chicane sur cela. Une sanction n'a aucune valeur pédagogique, si la personne punie n'a pas conscience d'être fautive. Nos jeunes risquent donc fortement de se sentir victime d'une injustice, notamment si on leur coupe leur accès internet au lieu de privilégier un système d’amende. Cela ne fera en rien avancer la lutte contre le téléchargement illégal, par contre, cela va creuser un fossé entre notre jeunesse et nous, et c'est très dommageable !
En terme de respect de la Constitution, ce texte laisse sérieusement à désirer. Si effectivement une autorité administrative peut exercer un droit de sanction, le conseil constitutionnel a clairement posé comme condition que l'exercice de ce pouvoir de sanction soit assorti par la loi de mesures destinées à sauvegarder les droits et libertés constitutionnellement garanties.
Parmi ces droits figure en bonne place le principe du respect des droits de la défense, qui impose que la personne poursuivie ait accès à la procédure et puisse répondre à l'accusation. Dans l'état actuel de ce texte, l'internaute poursuivi n'a ni accès au dossier, ni possibilité de répondre avant le prononcé de la sanction. Il y a donc là une inconstitutionnalité flagrante !
Enfin, techniquement, ce texte est pour partie inapplicable. Il ne résoudra en rien la question des échanges illicites de fichiers musicaux ou cinématographiques. Ce texte ne vise que les échanges transitant par internet, et notamment les échanges "peer to peer", alors que de plus en plus, ces échanges se font en direct, par clé USB, de disque dur à disque dur, dans les cours de récréation ! Sur internet, il est très facile de masquer ou d’usurper une adresse IP en passant par des services qui existent déjà. Comment fera-t'on pour sanctionner des internautes qui disposent d'une offre triple play dans une zone non dégroupée.
Très rapidement les internautes vont contourner cette loi et des outils permettant des échanges anonymes et cryptés émergeront et permettront de contourner tous les dispositifs techniques mis en place par ce projet de loi. Au final, l'Hadopi n'attrapera pas grand monde et coûtera cher. Le seul effet sera de déplacer le problème.
Comme si cela ne suffisait pas, un jugement du tribunal de Guingamp, en date du 23 février, met à mal le bien fondé de l’HADOPI. En effet, lors de l’audience, l’adresse IP n’a pas été estimée suffisante pour déterminer la culpabilité ou non du prévenu.
Je m’explique, c’est assez savoureux. En mars 2008, un blog consacré aux élections municipales de la commune de Penvénan a été piraté. Son propriétaire avait alors porté plainte pour « modification à caractère diffamatoire ».
L’enquête a permis d’identifier l’adresse IP du prétendu pirate, correspondant à la Livebox d’un homme de 53 ans, dans sa résidence secondaire. Or, celui-ci a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés.
Pour sa défense, le suspect a avancé qu’il était possible de pirater une Livebox à distance et qu’il existait même des conseils sur certains forums détaillant la marche à suivre. Fort de cette explication, l’avocat du quinquagénaire a affirmé devant le tribunal « vous ne pouvez pas vous contenter de la seule adresse IP pour pouvoir décider de la culpabilité de mon client.
Le tribunal de Guingamp s’est montré sensible à ces arguments, puisque le prévenu a été acquitté. Fermez le ban.
Derrière ce texte, je vois surtout l'action de grands groupes et plus globalement, de l'ensemble du secteur économique de la production musicale et audiovisuelle, qui tente de faire face à une mutation de son modèle économique. Je comprend leur désarroi. Voir fondre 50% de son chiffre d'affaire en quelques années, c'est dur. Mais ce fut également difficile pour les moines copistes de voir arriver l'imprimerie et pour les éleveurs de chevaux de trait de voir arriver l'automobile.
En tant que législateurs, nous devons nous tenir au dessus de la mêlée et prendre en compte tous les aspects du problème, en écoutant tout le monde, et en faisant la part des choses, entre l'intérêt général et les intérêts privés.
Vous le comprenez bien, je suis très réservé sur ce texte tel qu'il nous est présenté. Je pense sincèrement que le téléchargement illégal n'est qu'un aspect du problème que rencontrent les industries culturelles. Je pense sincèrement que tel qu'il est rédigé, ce texte est difficilement applicable et ne donnera pas plus de résultats que la loi DADVSI de 2006.
Je souhaite juste que ce texte ne nous coupe pas de notre jeunesse et qu'il ne retarde pas l'émergence de nouveaux modèles économiques qui sauront utiliser toutes les potentialités d'internet.
Un jugement du tribunal de Guingamp en date du 23 février met à mal le bien-fondé de l'Hadopi. En effet, lors de l'audience, l'adresse IP n'a pas été estimée suffisante pour déterminer la culpabilité ou non du prévenu.
En mars 2008, un blog consacré aux élections municipales de la commune de Penvénan a été piraté. Son propriétaire avait alors porté plainte pour « modifications à caractère diffamatoire ».
L'enquête avait permis d'identifier l'adresse IP du prétendu pirate, correspondant à la Livebox d'un homme de 53 ans dans sa résidence secondaire. Or, celui-ci a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés.
Pour sa défense, le suspect a avancé qu'il était possible de pirater une Livebox à distance et qu'il existait même des conseils sur certains forums détaillant la marche à suivre. Fort de cette explication, l'avocat du quinquagénaire a affirmé devant le tribunal : « Vous ne pouvez pas vous contenter de la seule adresse IP pour pouvoir décider de la culpabilité de mon client ».
Or, pour le plus grand drame de Christine Albanel, le tribunal de Guingamp s'est montré sensible à ces arguments, puisque le prévenu a été acquitté. Alors que démarre aujourd’hui l'examen du projet de loi Création et Internet à l'Assemblée Nationale, c'est un terrible coup dur pour l'Hadopi.
Le principe de riposte graduée s'appuie en effet entièrement sur l'identification des adresses IP afin de repérer les internautes qui s'adonneraient au téléchargement illégal. Déjà que les réseaux sans fil posent de sérieux problèmes, si les adresses IP ne sont pas jugées des preuves suffisantes pour établir la responsabilité d'un internaute, quelle sera la légitimité des décisions rendues par l'Hadopi ?
Espérons que les députés se poseront les bonnes questions au moment de voter le texte de loi.
En exclusivité pour vous, fidèles lecteurs, voici le schéma synoptique de la mise en place de la riposte graduée (allant jusqu'à la suspension de l'accès internet), dans le cadre de la loi Création et Internet qui va être examinée à partir de demain.
Le gouvernement parle de procédure simple a mettre en oeuvre ... a vous de juger.
J'ai été interviewé ce matin, toujours concernant la loi Création et Internet, dans le cadre de l'émission "13 ASSEMBLEE" qui sera diffusée à 13 heures sur LCP (La Chaîne Parlementaire).
Je suis intervenu aujourd'hui sur BFM Radio pour faire part de mes interrogations sur le projet de loi Création et Internet (bande son ci-dessous).
Le bras de fer sur le projet de loi Hadopi continue …
Le gouvernement voulait faire remonter les liens vers des plates-formes musicales labellisées par le gouvernement en tête des résultats des moteurs de recherche.
Le gouvernement fait marche arrière sur le filtrage des moteurs de recherche. Rapporteur du projet de loi Création et Internet, le député Franck Riester avait déposé la semaine dernière un amendement prévoyant que l'Hadopi soit chargée d'une labellisation des offres commerciales légales qui serait transmise aux moteurs.
L'idée étant d'obliger les moteurs à faire remonter systématiquement ces offres dans leurs résultats de recherche, sacrifiant ainsi le sacrosaint principe d'équité des sites face aux algorithmes des moteurs. Face aux dangers de ce texte, tant sur le plan politique qu'économique, le gouvernement et Franck Riester ont finalement enterré la mesure.
Interrogé par "Les Echos", le ministère de la Culture parle même d'un "malentendu". De son côté, le rapporteur précise qu'il voulait seulement "mettre en avant les offres légales sur Internet mais pas changer les modes de fonctionnement des moteurs de recherche".
A la lecture pourtant sans équivoque de cet amendement, j’avais demandé de supprimer le texte, considérant qu' "accorder une prime de référencement à certains revient à leur donner un avantage commercial absolument décisif, ce qui est une atteinte grave aux règles de la concurrence et une rupture d'égalité disproportionnée par rapport aux objectifs poursuivis".
J’ai donc été entendu.